Que faire ?


"La violence est injuste d'où qu'elle vienne"

 

 Détecter une situation de harcèlement n’est pas facile : ces actes sont souvent cachés, espacés dans le temps, prennent des formes différentes et sont souvent tournés à la dérision. Ils peuvent être perçus comme de simples chamailleries ou taquineries enfantines.

 

De même, le mal-être de certaines victimes peut être interprété, à tort, par les adultes comme une manifestation du tempérament peu sociable de l’enfant ou une simple crise d’adolescence.

 

La méconnaissance des mécanismes du harcèlement, associée au silence des victimes, peut retarder la prise de conscience de l’entourage. Il est donc de la responsabilité des adultes d’être attentifs aux changements de comportement des enfants et des adolescents.

 

Les troubles du sommeil, l’irritabilité, l’agitation, la susceptibilité, mais aussi les troubles liés à l’anxiété et/ou au stress (tels que les maux de ventre ou de l’eczéma) sont autant de signes qui peuvent alerter les parents.

Les équipes éducatives peuvent, quant à elles, constater une baisse des performances scolaires (l’anxiété diminue les capacités d’attention), des troubles du comportement (telles que les crises de colère), une attitude provocante ou un repli sur soi.

 

Dans tous les cas, les parents ne doivent pas hésiter à engager un dialogue avec les élèves (en leur demandant par exemple « quelqu’un t’embête en ce moment à l’école ? »).

 

Les parents et les enseignants ont un rôle déterminant à jouer dans la lutte contre le harcèlement à l’École.


Quels sont les recours possibles ?

 

Lorsqu’un élève commet un acte grave à l’égard d’un membre du personnel ou d’un autre élève, une sanction est prononcée.

Les sanctions, définies par la circulaire 2011-111 du 1-08-2011, peuvent être précisées dans le règlement intérieur qui peut aussi rappeler que la protection de chaque membre de la communauté éducative implique des devoirs pour tous et le respect des rôles de chacun.

Il peut aussi y être mentionné quelques rappels des Droits de l’Homme et du Citoyen ainsi que du Droit des Enfants, chacun de ses  statuts offrant le droit d’être protégé de l’oppression et de la maltraitance physique et psychologique.

 

L’échelle des sanctions, définie, est la suivante :

- l’avertissement (à ne pas confondre avec une « mise en garde » émis en conseil de classe ayant un attrait à la scolarité, instance où il n’est pas question de prononcer des sanctions)

- le blâme

- la mesure de responsabilisation : elle a pour objectif de responsabiliser les élèves sur les conséquences de leurs actes, en les faisant participer à des activités de solidarité, culturelles ou de formation. Elles ont l’avantage de faire

- l’exclusion temporaire de la classe, au cours de laquelle l’élève est accueilli dans l’établissement, et ne pouvant excéder huit jours

l’exclusion temporaire de l’établissement, ne pouvant excéder huit jours

- l’exclusion définitive de l’établissement

 

Les sanctions scolaires doivent avoir une vocation éducative.

Un élève harceleur peut aussi être un élève harcelé ou ayant été harcelé. Il faut accompagner tous les élèves qui sont confrontés au harcèlement, autant celui qui la subit que ceux qui le font subir.

 

La sanction prononcée à l’égard des auteurs doit alors avoir pour objectif d’aider la victime à se remettre de la situation vécue de harcèlement et aux auteurs, de ne plus faire vivre à autrui le harcèlement.

 

Des exemples d’alternatives à la sanction. Les méthodes innovantes en matière de prévention et de lutte contre le harcèlement sont efficaces lorsqu’elles fédèrent l’ensemble de l’équipe éducative et relève d’une culture d’établissement.

 

La justice restauratrice, visent par exemple à aider tous les élèves à exprimer leur mal être, leurs besoins, de manière constructive et à être entendus. Ils acquièrent des habiletés sociales au travers du rapport et de l’estime des autres. Elle implique le recours à des pratiques quotidiennes préventives, une pédagogie réparatrice et relationnelle, et non pas juste en cas de crise. C’est grâce au travail sur le long terme que les élèves acquièrent des réflexes favorables à la sérénité des relations humaines.

 

De même, la médiation par les pairs peut être envisagée comme une alternative à la sanction, permettant de résoudre des conflits en prévention du harcèlement. Elle doit être encadrée par les adultes et permet notamment de développer l’empathie chez les élèves, la capacité à prendre du recul pour analyser une situation de conflit et d’apprendre à accepter les points de vue différents dans le respect de l’autre. Cependant, une confrontation directe entre les harceleurs et un harcelé n’est pas productive dès lors que la situation d’harcèlement est déjà source de souffrance.

 

Les mesures de responsabilisation, prononcées comme sanction ou comme alternative à la sanction, permettent aux élèves « harceleurs » de prendre conscience de leurs agissements vis-à-vis de la victime évitant ainsi que ceux-ci se reproduisent.

 

D’autres méthodes innovantes se développent ainsi dans certains établissements, et participent à la prévention du harcèlement entre pairs qui fait l’objet d’une conscientisation commune. Et dans une démarche préventive, il est important de dire que le harcèlement envers un élève est le produit de comportements accumulés de la part de plusieurs personnes,  qui, individuellement, ne se rendent pas toujours compte de la conséquence pour la victime.

 

Porter une attention sur le suivi. Toute sanction doit faire l’objet d’un suivi. Dans le cas des exclusions temporaires de l’établissement par exemple, elles ne doivent être utilisées qu’en dernier recours et nécessite une démarche éducative par un accompagnement de l’élève sur son temps d’exclusion. S’assurer que l’élève a compris sa sanction, qu’il lui est donné la possibilité d’être écouté et qu’il engage un travail de réflexion est une manière de prévenir l’aggravation des comportements sanctionnés, le désir de vengeance, le sentiment d’injustice, l’incompréhension. L’élève sanctionné a besoin d’accompagnement pour prendre conscience de la conséquence de ses actes à l’égard de la victime.

 

Si le harcèlement n’est pas pris en charge par l’école, les parents peuvent se tourner vers le médiateur de l’éducation nationale.

Si la réponse apportée n’est toujours pas satisfaisante ou si les faits sont très graves, déposer plainte est possible lorsque le mineur est accompagné d’un parent.

Pensez aussi à faire constater les éventuelles blessures par un médecin (physiques ou psychologiques).

 

Pour rappel, toute violence, même légère, est punie très sévèrement par la loi, dès lors qu’elle est commise sur un mineur de moins de 15 ans, une personne vulnérable ou une personne chargée d’une mission de service public, comme un enseignant.

Aussi, le fait d’enregistrer et de diffuser des images de violence est également passible de poursuites.